40 ans déjà ! L’Afero (Association française d’étude et de recherche sur l’obésité) a soufflé ce jeudi 18 janvier, à Nantes, les 40 bougies de l’anniversaire de ses Journées scientifiques, rendez-vous incontournable en France des acteurs de l’obésité. Et la Ligue nationale Contre l’Obésité est bien présente, sur ces deux jours (jeudi 18 et vendredi 19 janvier), avec notamment sa directrice adjointe, Marion Sarroca, la présidente du Conseil de Patients et responsable relations internationales patients à la LCO, Alina Constantin, et Aurélie Quillet, psychologue, membre du Conseil de Patients et formatrice à la Ligue. Cette première journée a été ouverte par le professeur Olivier Ziegler, président-fondateur du GCC (Groupe de coordination et de concertation) des CSO (Centres spécialisés de l’obésité). L’ex-président de l’Afero a rapidement cédé sa place au professeur Emmanuel Disse, responsable du réseau Force, « le bras armé de la recherche clinique pour les CSO », déclare le responsable de ce réseau national de recherche clinique donc, spécialisé dans la nutrition, les obésités et les maladies métaboliques associées, labellisé réseau d’excellence F-CRIN depuis 2014. « Nos missions sont de mettre en relation, d’accompagner les projets, de réaliser une veille scientifique, de piloter l’harmonisation à l’échelle nationale des pratiques cliniques et de participer au développement de nouveaux traitements et outils innovants d’aide au diagnostic », ajoute Emmanuel Disse. En quelques chiffres, Force c’est 37 CSO, 950 patients inclus dans les essais cliniques, 29 projets de recherche en cours et 16 projets terminés.

Article 51 EMNO

Parmi les nombreux intervenants de cette journée, nous retiendrons tout d’abord le passage de Cyril Gauthier, médecin nutritionniste, membre du Conseil Opérationnel de la LCO et fondateur de Nuvee avec Laura Oliveri, dans le cadre de la première expérimentation « article 51 » nutrition obésité par le ministère de la Santé en France et soutenue par l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté. « Le projet EMNO (Espace médical nutrition et obésité) fait partie des dispositifs “Article 51“ de la loi de financement de la sécurité sociale de 2018 qui permettent aux acteurs de santé de tester des organisations et des modèles de financement innovants, explique Cyril Gauthier. Ce projet offre la possibilité d’une prise en charge coordonnée des patients en situation d’obésité, un problème de santé publique qui concerne plus de 17 % de la population régionale. Le 25 mars 2022, un 1er patient a été inclus dans le parcours numérique EMNO via l’outil eTICSS, plateforme de coordination régionale en Bourgogne Franche-Comté. » Et depuis, « nous avons énormément progressé ! »

« Nous sommes une communauté formidable! »

Ce fut ensuite au tour du professeur Martine Laville de prendre la parole. Celle qui a réalisé la feuille de route obésité « pour mieux prévenir et traiter l’obésité » se veut résolument optimiste : « Nous sommes une communauté formidable, nous avons les clés pour réussir ; reste à attraper les ministres ». Interpeller encore et encore les pouvoirs publics pour que la maladie obésité soit reconnue en tant que telle. Pour Martine Laville, il y a urgence : « Il faut agir vite car le peu de données que nous avons, dont l’étude Obépi-Roche 2020 de la LCO, laisse apparaître des chiffres alarmants ». Et d’ajouter : « Il faut faire de l’obésité une grande cause nationale ! » Enfin, la journée s’est achevée par un tour d’horizon sur les traitements de l’obésité avec les professeurs Laville, Faillie et Yoldjian ainsi que par le symposium Novo Nordisk avec les professeurs Gabarit et Blanchard. Les approches intégrées pour la prévention des complications cardio-vasculaires ont été évoquées, de manière très technique il faut bien l’avouer. Nous retiendrons quatre points :
  • L’appel à l’entrée dans une nouvelle ère, celle de la médecine de l’obésité.
  • Ces approches intégrées pour la prévention des complications cardio-vasculaires passent par la diététique, les médicaments et la chirurgie.
  • Ce que l’on déplore à l’heure actuelle, ce sont les traitements des complications de l’obésité (DT2, HTA, dyslipidémie) qui sont certes remboursés mais pas la prise en charge de l’obésité sans diabète (études CVOT positives).
  • Enfin, l’avenir sera de définir le meilleur schéma thérapeutique pour chaque patient (médecine personnalisée).